Découvrir

En quelques mots

Les roches calcaires constituant la Plage aux Ptérosaures se sont formées il y a 150 millions d’années, à la fin du Jurassique. La mer recouvrait alors la région et cet endroit était sur le littoral. C’était une plage boueuse sur laquelle petits dinosaures, crocodiliens, tortues, ptérosaures, crustacés s’aventuraient à marée basse, à la recherche de leur pitance. Ils laissaient alors leurs empreintes de pas dans la vase, que nous retrouvons, fossilisées, aux côtés de beaucoup d’autres indices de la vie sur une plage du Jurassique.


La découverte

Les roches calcaires qui constituent les plateaux de la région sont exploitées depuis longtemps pour la construction, et les carriers ont de longue date remarqué qu’elles contiennent des restes d’animaux fossilisés. Mais ce sont les paléontologues amateurs qui ont découvert la présence de traces étranges à la surface de certains bancs. L’un d’entre eux, Gérard Lafaurie, les a signalées à la fin des années 1980 aux paléontologues de l’université de Poitiers, ouvrant ainsi sans le savoir la saga de “la Plage aux Ptérosaures”.


 Histoire du site

En 1994, les paléontologues entament l’étude de ce site et ouvrent des fouilles minutieuses dans cette carrière, avec le soutien des collectivités publiques et l’aide du carrier-propriétaire, Antoine Pereira. Les découvertes exceptionnelles s’accumulent rapidement et le propriétaire offre sa carrière pour le Franc symbolique. Mais le site est fragile. Les petites traces aux détails millimétriques souffrent de l’érosion. Si bien qu’en 2001 les scientifiques décident d’enfouir le site et d’arrêter les fouilles jusqu’à ce qu’une solution de protection soit trouvée.   Une association locale est créée en 2002, avec plusieurs missions dont le maintien d’une activité scientifique et surtout la recherche de solutions de protection avec les élus. Très active, l’association mène de nombreuses actions en relation avec la Communauté de Communes de Catus, qui aboutiront, entre autres, à la construction d’un bâtiment de protection. Les petites empreintes de la Plage aux Ptérosaures étaient enfin protégées de l’érosion.   En 2010, la fusion de la Communauté de Communes de Catus avec la Communauté d’Agglomération du Grand Cahors donne un nouvel élan à la Plage aux Ptérosaures. Les fouilles reprennent et les découvertes continuent. Mais au-delà des activités scientifiques, le projet d’aménagement du site et son ouverture au public reprennent corps. Ces travaux sont en cours.


Les fouilles

 

Les empreintes et pistes d’animaux gisent par milliers dans les calcaires feuilletés de la plage de Crayssac. Mais leur mise au jour est délicate et demande un très long travail de préparation. Depuis 1994, plus de 200 fouilleurs bénévoles ont participé à ces fouilles, cumulant plus de 110 000 heures de travail.

 

La préparation du terrain a nécessité l’utilisation d’explosifs et de gros matériel, avec l’aide du carrier, Antoine Pereira. A l’approche des niveaux fossilifères, scies à roche, marteaux-piqueurs, masses, puis burins et massettes, permettent d’ôter les derniers bancs de calcaire compact et dur. Lorsqu’il ne reste que quelques centimètres de calcaire, le travail devient délicat et précis.

 

L’approche de la surface portant des empreintes se fait par martellement, afin de décoller les fins feuillets qui la recouvrent. Puis, lorsqu’une empreinte est mise au jour, sa préparation fine se fait à l’aiguille ou au micro-burin, très précautionneusement et le plus souvent sous la loupe, afin de ne pas l’endommager. Les détails font parfois moins de 1 millimètre. Ce travail fin s’opère de nuit, sous éclairage artificiel rasant, qui accentue les reliefs.

 

Une fois préparées, les empreintes et les pistes sont dessinées, mesurées, photographiées et moulées. Ceci permet ensuite de les étudier au laboratoire. Elles sont laissées en place pour y être protégées, présentées au public et rester accessibles aux autres chercheurs qui voudraient les étudier. Certains spécimens, isolés ou menacés de destruction, ont été prélevés et sont conservés dans des collections publiques (universités, musées).

Fouilleurs

ans de fouilles

Heures de fouilles